Chaque génération a ses héros, ses mythes et ses lieux. Pour ceux qui eurent vingt ans dans les années soixante, ce furent Ben Bella, Castro, Guevara, la révolution, le tiers monde. Il fallait quitter la vieille Europe étriquée pour l'Afrique, l'Amérique latine, l'Asie. C'était là et là seulement qu'on referait l'homme. Certains s'engagèrent dans la bataille pour le développement, d'autres dans la lutte contre les régimes d'oppression.

Partageant, comme ceux de sa "tribu", cette soif de vérité et de justice, cet idéal de vagabondage et d'insoumission, Conrad Detrez vit dix ans dans le tiers monde, au Brésil d'abord, en Algérie ensuite.

Onze ans plus tard, il retourne au Brésil sur les traces de sa jeunesse qui recoupent celles de tous les tiers-mondistes de sa génération.

Journal de voyage, livre de souvenirs, ouvrage de réflexion politique, les Noms de la tribu prolonge et complète l'Herbe à brûler qui reçut le Prix Renaudot en 1978.