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Paris : Gallimard, 1984 

Impression : S.E.P.C.

307 pages

Collection: Blanche

ISBN : 2-07-070231-6 (Br.)

la ceinture de feu

Présentation de l'éditeur

Des volcans, une ville en forme de bidonville et des terrains vagues. Éruptions, tremblements de terre menacent le pays que secoue déjà une « guerre de libération ». Nous sommes au Nicaragua, en 1979, à la veille de l'insurrection générale. Un Français y débarque, vaguement volcanologue et peu politique. Il tombera sur des militants qui le mêlent à leurs luttes, leurs discussions, leurs passions. Le voyageur rencontre des guérilleros, des filles, des théologiens, tous happés par l'ouragan de la révolution. De ce groupe se détachent deux frères : Abel et Alvaro. Ils se battent dans le même camp, ils devraient s'entendre. Leurs amours, leurs goûts en font des ennemis. On revit, sous les tropiques, à l'heure de la rébellion, le vieux mythe du fratricide. Hommes fiévreux, ils iront jusqu'au bout de leurs convictions, leurs haines, leurs adorations. Les survivants – guerriers, pasionarias, curés marxistes – prendront le pouvoir. Chino, le copain d'Abel, porteur d'amour, prolétaire brisé, regagnera son village, au pied du Momotombo. La révolution s'altère ; les sentiments durent, entêtés, brûlants comme les volcans eux-mêmes, cette ceinture de feu. 
Les plus hautes intensités – l'amour, la guerre – habitent ce roman. Sublimes et brouillons, tragicomiques ou ambigus, lâcheurs ou héroïques, les personnages du récit constituent une mémorable tribu. Le talent de l'auteur, le ton de l'ouvrage, sa puissance évocatrice en font un livre exceptionnel, rare.

Chroniques & Critiques

(…) Si, comme le pensait Racine, l’éloignement dans l’espace compense l’éloignement dans le temps, nous pouvons joindre à ces réflexions sur les grands conflits le nouveau roman de Conrad Detrez, la Ceinture de feu, qui nous entraîne au Nicaragua en pleine guerre civile. Le narrateur est un volcanologue et il étudie le feu qui jaillit des cratères comme celui qui bouillonne dans les âmes. Le grand mérite de ce récit est de nous montrer d’une manière très concrète les paysages et les êtres engagés dans la lutte. Nous ne pouvons en effet nous empêcher d’avoir une impression de délabrement et presque de parodie de nos habitudes de civilisés. Les passions sont là, le goût de la violence, le sexe, mais l’appareil mental lui-même est ruiné, comme la religion transformée en caricature par une théologie de la révolution et une matériologie. L’épilogue qui nous transporte après le triomphe de la révolution nous montre que les problèmes n’ont pas été résolus mais seulement débaptisés, et la seule image pure qui nous reste, dans un milieu sordide, est celle de la passion des deux jeunes amis Abel et Chino. Conrad Detrez est revenu a l’Amérique inspiratrice de son beau livre l’Herbe à brûler qui lui a valu en 1978 le prix Renaudot, et il a retrouvé toute la vivacité de son talent.

Robert Kanters, Lettres. Romans. Plus d'artisans que d'artistes.

In Journal de l'année, Paris : Larousse, 1985

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